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Fabienne Dion

Fabienne Dion est née à Rouen, le 17 octobre 1971 : ses parents sont étudiants, à eux trois ils ont quarante ans et quelques mois… Ses premières années d’enfance révèlent un goût prononcé pour le dessin et les couleurs, un sens étonnant des formes et aussi une orientation précoce pour l’écoute puis la lecture. À sept ans, elle écrit de petits poèmes facétieux et musicaux qui plaisent par leur invention. Mais à la fin de l’école primaire, l’écriture se fait déjà combat : elle aime lire aux autres enfants ses textes et “ néglige le sport ” note son institutrice de Saint-Lô. Les années du collège font éclore des amitiés intenses tandis que ses poèmes deviennent secrets et s’écrivent dans un petit cahier rose : émotions tristes ou joyeuses où attachement et révolte s’affirment. En 1986, elle accepte sans hésiter de partir à Wallis (Pacifique sud) ou son père est nommé Vice-Recteur de l’Education Nationale. Elle y affronte l’isolement d’un petit lycée et se lie surtout avec des adultes, responsable français dont la personnalité lui offre une nouvelle expérience. Fabienne se passionne aussi pour la photographie, observe l’île et crée un journal, Dimoko, où l’humour et la description délicate de la vie wallisienne se conjuguent. Son professeur de Lettres lui offre les œuvres de Baudelaire et c’est à lui, plus tard, qu’elle adressera un choix de poèmes des Chants soufferts : Il la conseille et l’encourage. De retour en France, la philosophie lui offre un domaine de réflexion où elle excelle ; elle passe le bac puis retrouve la mer en Vendée et les longues soirées sur la plage. L’été 1989 se déroule de manière étonnante ; sa présence douce et lumineuse se soustrait aux contacts familiaux, elle s’enferme pour écrire en plein été. Viennent ensuite les années d’étudiante qui sont denses. Elle aime Rouen, la vieille ville, où elle mène une vie à la fois studieuse et bohème, comme le montre sa correspondance. Elle noue des amitiés intenses avec des étudiants qui, comme elle, s’interrogent et parfois se tourmentent ; elle étudie avec méthode les grands poètes. En 1990, elle est en Bretagne : l’attirance pour la côte marine est constante, Rennes capte sa curiosité, elle se passionne pour les cours de Littérature et d’histoire de l’art. L’été 1991 affermit son goût des voyages, elle est au festival d’Avignon puis sur la côte méditerranéenne avec ses amis, cheveux courts, épanouie. Mais l’automne la retrouve studieuse, silencieuse, lointaine. En décembre, elle disparaît. Sur son bureau, l’on peut voir une photographie déchirée et un manuscrit : Les Chants soufferts.